Le syndrome de relargage des cytokines (CRS) a été décrit avec l’utilisation de différentes thérapeutiques et surtout des immunothérapies adoptives telles que les cellules CAR-T (CAR- T). Le CRS est la complication la plus fréquente après CAR-T. L’incidence varie de 30 à 100 %. Les cas sévères concernent 10 à 30 % des patients. L’événement déclenchant est l’activation des CAR-T, après rencontre avec leur cible. Ceci entraîne la libération de cytokines effectrices, telles que IFNg, TNFa et IL2, activant à leur tour le système monocyte/macrophage, entraînant la production de cytokines pro-inflammatoires, (incluant IL6, IFN-y, IL10, MCP1) associée à une élévation impor- tante de la CRP et de la ferritine. Le CRS apparaît généralement entre 1 et 14 jours après l’injection et peut durer de 1 à 10 jours. De rares cas mortels ont été rapportés. Le premier symptôme est souvent une fièvre parfois très élevée nécessitant de renforcer la surveillance. Dans les formes modérées, on trouve fatigue, céphalées, rash, arthralgies et myalgies. Un syndrome d’encépha- lopathie lié aux CAR-T (CRES) peut être associé. En cas d’aggravation, un choc vasoplégique associant fuite capillaire et détresse respiratoire peut se rencontrer. Une surveillance clinique rapprochée est indispensable dès l’injection pour détecter rapidement les premiers symptômes. Le traitement des formes sévères, outre une prise en charge symptomatique fait intervenir des anticorps monoclonaux ciblant le récepteur à l’IL6 ou l’IL6, et parfois les stéroïdes. Une coopération étroite avec les services de réanimation est indispensable, 20 à 50 % des patients nécessitant un transfert en unité de soins intensifs.