Ateliers d’harmonisation

Publié en 2014
Suivi post-greffe

Photophérèse extracorporelle

Résumé

La Photophérèse Extra Corporelle (PEC) est un traitement immunomodulateur en 3 étapes [1]:

  • prélèvement par aphérèse de cellules mononucléées (CMN) autologues circulantes au moyen d’un séparateur de cellules
  • exposition des CMN aux UVA en présence d’un photosensibilisant (8MOP)
  • réinjection des cellules traitées par ce procédé au patient.

Selon le type de séparateur disponible, ces 3 étapes sont réalisées en système ouvert ou fermé. Vingt- cinq centres ont répondu à l’enquête nationale menée. Soixante-dix pourcent utilisent la technique en circuit fermé.

L’exposition des CMN au 8-MOP suivie de leur photo-activation par les UVA déclenche leur entrée en apoptose. Les données de la littérature suggèrent que l’injection de cellules apoptotiques induirait un état de tolérance immunitaire dans des situations cliniques telles que celles de la réaction du greffon contre l’hôte (GVH) [2]. Les cellules apoptotiques injectées sont alors phagocytées par les cellules présentatrices d’antigènes du patient entraînant plusieurs changements fonctionnels :

  • diminution de la production de cytokines pro-inflammatoires (par ex : IL-2, IL-12 et TNF-α),
  • augmentation de la production de cytokines anti-inflammatoires (particulièrement l’IL-10 et le TGF-beta),
  • baisse de la capacité d’activation des réponses des cellules T,
  • suppression des cellules effectrices T CD8, – et stimulation des cellules T régulatrices.

Des articles très récents démontrent l’induction par la PEC de tolérance dans des modèles animaux et chez l’homme [3, 4].

Le choix de la PEC comme traitement de GVH ne prend pas en considération la prophylaxie de la GVH, le conditionnement et la source cellulaire. La PEC a la même place que les autres traitements immunosuppresseurs de seconde ligne [5]. Mais elle semblerait plus efficace en cas de GVH cutanée. Son avantage est une immunomodulation plutôt qu’une immunosuppression, limitant les risques infectieux. Ses limites en sont l’accès à la technique (séparateur, organisation de service …), l’abord veineux, les risques de la prise en charge de patients fragiles (thrombopénie, leucopénie et l’allergie au 8-MOP [1]. Selon le volume extracorporel et les caractéristiques du patient, l’hématocrite minimal requis doit être de 25 à 28%.

La prise en charge par PEC est donc basée dans un premier temps sur la disponibilité par centre du système ouvert et/ou fermé. Elle peut être réalisée par des centres de transfusion sanguine (EFS) ou établissements de santé avec lesquels une convention devra être établie. Pour le système ouvert, la législation française considère le 8-MOP comme un produit thérapeutique annexe. Cela impose une structure et un personnel avec autorisation de préparation de thérapie cellulaire par l’ANSM. Selon l’avis des experts, il n’y a pas d’infériorité d’efficacité clinique d’un système vis-à-vis d’un autre (ouvert/fermé) (Tableau I).

SFGM-TC logo